• Licenciement après harcèlement moral

    Je viens de me rendre compte que ça fait 2 ans aujourd'hui que j'ai été licencié.

    Ce licenciement fût une libération. Lorsque le facteur m'a amené ce recommandé tant espéré, il n'avait jamais vu quelqu'un si heureux d'être licencié. Je l'ai d'ailleurs fêté au champagne.

    Licenciement après harcèlement moral

    Pendant mon second congé maternité, j'avais presque pris la décision de tenter le concours pour entrer dans une école en soins infirmiers. Je dis 'presque" car 3 ans c'est long, surtout avec des jeunes enfants, ça me faisait peur.

    A mon retour de ce congé, ma patronne s'est vengée de ce deuxième enfant en me faisait bosser tous les samedis, comme elle l'avait fait pour ma première grossesse. Habituellement, je travaillais un samedi sur deux.

    Elle avait aussi un nouveau jule. Alors que les autres ne faisaient que passer dans la pharmacie en disant bonjour/au revoir, celui là se mêlait de tout. Il n'était pourtant pas issu du domaine paramédical.

    Un jour, après un long monologue pour expliquer que nous devrions vendre les éthylotests (alors en quasi rupture à ce moment là) à 15€ au lieu de 2€, je lui ai demandé "mais vous travaillez dans quoi vous?" Il a hésité à me répondre, il a dû comprendre que lui et moi, ça allait mal se passer.

    Il critiquait tout ce qu'on faisait jusque là, il a instauré des challenges inatteignables, on ne parlait plus de clients mais de paniers moyens, il fallait vendre même si le client n'avait besoin de rien à côté de son ordonnance, parce qu'un client qui vient juste avec une ordonnance ça ne rapporte pas... Ce n'est pas ma façon de penser et je le faisais savoir.

    Tout cela m'a décidé à franchir le pas du concours et a acheté les premiers livres de préparation.

    Début janvier 2013, il y a eu un entretien qu'il avait instauré. Il a dit des choses méchantes à ma collègue, je m'étais donc préparé. Il a commencé exactement de la même façon avec moi qu'avec elle.  (Cela faisait 6 ans que je travaillais là et ma patronne m'avait même confié la gestion de la parapharmacie.) Il m'a alors dit que je faisais mal mon travail... je lui ai demandé de me licencier puisque je ne convenais pas. Il m'a répondu qu'il était là pour m'aider à m'améliorer.

    Il me faisait peur mais je ne lui montrais pas.

    Je ne dormais presque plus, je vomissait le matin...

    Fin janvier, je suis allée voir ma patronne pour lui dire que j'allais passer le concours et demander un FONGECIF. Ce jour là, toutes sortes de mots sont sortis de sa bouche, je suis restée calme et je lui ai donné quelques arguments, ceux dont son conjoint s'était servi pour me descendre en début de mois.

    Elle a d'abord arrêté de me parler, pas même un bonjour. Puis un jour, elle est revenue vers moi, mais c'était faux, comme on dit, trop gentille pour être honnête.

    C'est là que j'ai vu arrivé un recommandé (le premier d'une longue série), un avertissement de travail. Mon chiffre d'affaire avait soi-disant baissé de plus de 30% (j'ai vérifié, c'était faux). Je précise que que dans mon contrat aucun chiffre d'affaire n'était demandé.

    J'ai appelé l'inspection du travail et j'ai répondu à cet avertissement. La réponse m'a valu une convocation le soir même après 19h, quand tous mes collègues étaient partis.

    Je me suis retrouvée seule dans le bureau face à eux 2 pendant 1h20. Ultimatum, menace, j'ai tout entendu.

    Le lendemain, je ne suis pas allée travailler. J'ai vu mon médecin, l'inspectrice du travail...

    Je pleurais souvent. Je n'avais plus de patience avec mon homme et mes filles. Devant les autres je faisais bonne figure.

    L'inspectrice a convoqué ma patronne mais ne pouvait rien faire de plus. J'ai vu un délégué syndical qui m'a envoyé vers un conseillé juridique. Personne ne pouvait rien faire pour moi. Ils avaient des tords mais je risquais de perdre au prud'hommes car eux avaient les moyens d'avoir un bon avocat.

    J'ai vu le médecin du travail qui a rigolé. Toutes les portes se refermaient.

    Ils ont refusé mon FONGECIF ainsi que ma demande de rupture conventionnelle.

    Maintenant je peux comprendre les personnes qui se suicident à cause du travail. Attention, je ne dis pas que je l'aurais fait, j'étais bien entouré, mais maintenant je comprends...

    J'ai finalement vu un psychiatre. Il m'a fait une lettre disant que j'étais inapte à reprendre mon poste. Il m'a sauvé, je lui en suis très reconnaissante. Avec cette lettre, je suis retournée voir le médecin du travail qui m'a enfin prise au sérieux et m'a déclaré inapte à mon poste.

    Ma patronne a donc était obligé de me licencier (prime de licenciement, CP et surtout le droit à l'indemnisation au chômage).

    Je n'avais plus qu'à attendre mon licenciement officiel qui est arrivé le 10 juillet 2013.

     

    Cette année là je n'ai pas eu mon concours. J'ai repris un emploi à temps partiel dans une autre pharmacie et en même temps j'ai intégré une formation de préparation aux concours.

     

    Voilà, il ne faut jamais baisser les bras même lorsque l'on ne voit pas le bout du tunnel. Il ne faut pas non plus juger les personnes qui coulent à cause du travail.

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 28 Février 2016 à 22:07

    Bonjour !

    Je suis actuellement dans cette situation.....

    je vais lire attentivement ton article....

    Bonne soirée

     

      • Lundi 29 Février 2016 à 19:19

        Si tu as des questions n'hésite pas.

        Bon courage

         

    2
    Lundi 29 Février 2016 à 21:14

    MERCI

    Mon histoire sur mon blog si tu veux lire

    bonne soirée

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